Jérôme LEGRAVERANT, Ostéopathe Équin - Canin
L'Ostéopathie & la tendinite
Une tendinite est une irritation du tendon ou de la gaine tendineuse. Beaucoup d'entre vous y ont déjà probablement été confronté, directement ou non, dans les écuries. Peu savent par contre, qu'il est possible de la soigner en ostéopathie avec des résultats étonnants.
Classiquement via la médecine allopathique, une tendinite se soigne par l'injection d'anti-inflammatoires et beaucoup de repos. Il faut compter 6 mois, 1 an voire jamais pour certains chevaux, pour aboutir au rétablissement de l'animal.
J'ai pu constater, pour avoir soigné à de nombreuses reprises des chevaux atteints de tendinite, qu'en 1 mois et demi à 2 mois sur la majorité des cas, avec du repos et une rééducation, le cheval était rétabli.
Tout d'abord, il faut bien comprendre qu'une tendinite n'arrive pas toute seule, par hasard.
Deux principales causes à la tendinite :
Le fonctionnement du mécanisme lésionnel.
Il est très intéressant de le comprendre pour saisir l'intérêt de l'ostéopathie sur la tendinite.
En effet, si le choc sur le tendon et le surentrainement vont créer des verrous au niveau des insertions tendineuses et sur leur passage, cela est quelque peu différent pour le tendon prédisposé à la tendinite. Ainsi pour ce dernier, un défaut de parage va engendrer un fonctionnement anormal du tendon, qui va alors souffrir et verrouiller ses insertions, créant ainsi un terrain favorisant à l'apparition de la tendinite.
Un défaut d'aplomb, qui est la cause la plus fréquente de tendinites, va créer à plus ou moins long terme un verrou (blocage) au niveau du boulet (grands sésamoïdes) et du tendon en lui-même à cause de l'insertion de celui-ci et un renvoi sur la 3è phalange. La coulisse entre les grands sésamoïdes des fléchisseurs va créer une irritation de la gaine tendineuse (paratendinite), qui va alors engendrer un blocage au niveau du pisiforme (carpe), qui est une poulie du tendon, mais aussi un "disjoncteur" en cas de souffrance des tendons.
Cela va avoir une répercussion sur le fléchisseur profond, qui va augmenter, par promiscuité, le verrou du fléchisseur superficiel. Le tendon va alors se twister en partie, à cause de certains récepteurs tendineux, de leur forme et de leur fonction, permettant alors l'apparition de la tendinite. Si rien n'est fait en ostéopathie, on entre alors dans une spirale infernale de rechutes régulières.
Il faudra donc ici, en premier lieu, faire corriger l'aplomb par le maréchal ferrant, lever les verrous sur tout le chemin du tendon et ses insertions, inspecter le corps musculaire, sa vascularisation et son innervation, pour corriger le problème.
On pourra, enfin, souvent remarquer un blocage au niveau cervical en rapport direct (vascularisation, innervation et position antalgique) qui, s'il n'est pas levé, laisse une porte à la réapparition de la pathologie à plus ou moins long terme. Il ne faudra, bien sur, pas oublier de sidérer le tendon pour le dé-twister, le relâcher, et lui permettre de retrouver son fonctionnement normal.
Il en est, de même, pour une tendinite suite à un coup, mais le traitement est plus délicat et nécessite une certaine expérience de la main, car il y a souvent un hématome associé qui peut faire varier peu ou prou le traitement ostéopathique.
En conclusion, dans tous les cas, avec un peu de repos et une rééducation adaptée, si cela est pris à temps, le pronostic est plutôt bon, même s'il faut parfois recourir à une ferrure adaptée pendant un certain temps pour soulager le tendon lésé.
Précisons que le suivi échographique est essentiel pour visualiser les éventuelles lésions intra-tendineuses et dans ce cas leur cicatrisation, évitant ainsi de reprendre prématurément le travail et de risquer de nouvelles lésions tendineuses et le retour de la tendinite.